L’université aux USA

L'université aux USA

Image: ©-3desc-Fotolia

 

Au début de mai, mon fils Jérémie va terminer sa quatrième et dernière année à l’université publique Penn State. Tout comme ses soeurs Véronique et Geneviève l’ont fait avant lui. Fierté des enfants, soulagement des parents…

Les chiffres

Pas facile, l’éducation supérieure aux USA… Pourtant, les étudiants ont le choix. Bon an mal an, plus de 4,700 collèges et universités accueillent environ 21 millions d’entre eux, dont un million provenant de l’étranger. College désigne généralement une institution offrant des cours sur deux ans. University dispense des cours sur une période de quatre ans.

Pas facile car ça coûte cher. Horriblement cher! Surtout dans les universités privées. Celles-ci sont gérées d’une façon militairement efficace et sont nanties d’un fond monétaire généreusement alimenté par les anciens, appelés alumni. Les frais de scolarité des plus grandes universités américaines s’élèvent en moyenne à près de 200,000$ pour la durée du baccalauréat (frais de livres, logement et subsistance en sus).

Plusieurs employeurs remboursent les frais de scolarité acquittés par leurs employés, en tout ou en partie. Pour sa part, la société Starbucks a mis sur pied un programme unique de paiement complet d’un cours universitaire de quatre ans au bénéfice de ses employés.

Malgré tout, le montant total des prêts étudiants aux USA dépasse le trillion de dollars et excède le montant total des dettes de cartes de crédit.

La demande

Au moins un an avant le début du cycle universitaire convoité, le candidat envoie une demande d’admission dans au moins sept universités. Il y joint une présentation écrite, qu’il a préparée lui-même à l’aide de conseils en ligne… ou qu’il a fait préparer en payant jusqu’à 2,500$ à une firme spécialisée. Souvent obligatoire, cette présentation permet au comité d’admission d’évaluer le candidat sans nécessité de le rencontrer. Vraiment? Certains y ajoutent une présentation vidéo, de qualité souvent inégale.

Une visite guidée des campus universitaires convoités, généralement fort bien organisée, précède l’envoi de ces demandes d’admission.

La réponse

Puis, au printemps précédant l’entrée officielle d’automne, le candidat surveille nerveusement sa boîte aux lettres. Parfois virtuelle, souvent traditionnelle. Car la plupart des universités confirment encore leur acceptation ou refus par l’envoi d’une simple enveloppe. Mais justement, tout dépend de la taille et de l’épaisseur de cette enveloppe. Si elle est grande et gonflée, cela signifie qu’elle contient non seulement la lettre d’acceptation, mais aussi la trousse d’accueil et mille renseignements utiles. Par contre, si l’enveloppe est petite et plate, cela veut dire que la lettre de refus qui s’y cache fait état d’un simple non et de mille regrets.

Récemment, une jeune candidate de 17 ans, au sens de l’humour développé, a fait parvenir à l’université Duke une lettre de rejet du refus universitaire de l’accepter. Sa lettre a enflammé les réseaux sociaux.

Le taux d’acceptation varie énormément d’une université à l’autre. De toute évidence, plus l’université est reconnue, plus le taux d’acceptation est faible. Par exemple, il n’est vraiment pas facile d’être admis au sein de l’une des huit plus prestigieuses universités américaines, membres de la Ivy League. Pourtant, il y a quelques semaines, un exploit rarissime est survenu quand un jeune étudiant a été accepté dans ces huit temples du savoir.

La graduation

Quatre ans plus tard, après avoir épuisé toutes les ressources financières de ses parents ou s’être endetté pour les 20 années suivantes, l’étudiant est convié à la traditionnelle cérémonie de graduation. Divers conférenciers au prestige variable y prononcent des allocutions plus ou moins suivies par les étudiants.

Toutefois, deux présentations figurent parmi les plus mémorables.

La première fut prononcée en 2005 à l’Université Stanford par le regretté Steve Jobs, cofondateur et dirigeant de la société Apple, mais aussi célèbre drop out universitaire:

La seconde fut prononcée en 2013 par un étudiant de 2ième année en génie de l’Université Georgia Tech:

La surprise

Fiston Jérémie vient de m’annoncer que sa demande d’admission au niveau de la maîtrise a été acceptée par la University of Pennsylvannia, membre de la fameuse Ivy League. D’une voix à peine audible, il a ajouté que les frais de scolarité s’élèvent à 65,000$ pour un an.

Pour me détendre, je suis allé prendre un café chez Starbucks…

 

Play