Généralement, lorsqu’un tel titre surplombe un article, le lectorat augmente de façon notable. Si la curiosité n’est pas la mère des vices, elle en est sûrement la belle-mère.
Pourtant, cet article ne devrait pas être tellement long. Car aux USA, du moins dans le coin où je réside, il ne semble pas y avoir un iota de sexe. Rien. Nil. Zéro. Niet. Vacuité totale.
Voyons voir…
Intimité fondamentale
Les Américains ne se touchent pas. Ou si peu.
Dès le berceau, on apprend aux jeunes yankees à donner des hugs ou étreintes. Embrasser sur les deux joues comme au Québec, ou sur les trois comme en Europe? Jamais de la vie!
Aux USA, le fait de recevoir un seul baiser, sur une seule joue, constitue en soi un exploit digne de mention. Toute une différence avec les chaleureux contacts qu’entretiennent les Québécois entre eux. Faut dire qu’il fait plus froid au nord de la frontière américaine.
À l’école
À l’école publique qu’ont fréquenté mes enfants, les baisers passionnés entre adolescents pubères sont strictement interdits.
Sans doute avide de cul…ture francophone, un jeune boutonneux avait demandé à ma fille Véronique si French kiss était une expression française ou anglaise. D’un air coquin, elle lui avait répondu: « Ni l’une ni l’autre. Il s’agit en fait d’un mélange des deux langues… »
Retenez aussi que se tenir par la main dans l’environnement scolaire est déconseillé. Dès l’âge tendre, on apprend que toucher est péché.
Au boulot
Au boulot, la rigidité corporelle est de rigueur. Personne n’ose regarder un ou surtout une collègue de travail plus bas que le menton. Sinon une plainte de harcèlement sexuel est aussitôt déposée, notamment contre l’employeur corporatif. Puis, des dommages moraux établis à des niveaux immoraux sont monétairement extorqués.
À la télévision
À la télévision, le puritanisme des descendants de l’Oncle Sam baigne dans un profond dilemme.
Ne cherchez pas un sein découvert, il n’y en a pas. Dans les documentaires touristiques, même lorsqu’une plage de France est filmée du haut des airs et que les baigneurs ont l’air de minuscules fourmis à l’écran, les seins nus sont brouillés.
Pourtant, pendant les émissions cul…turelles de l’après-midi, les animateurs s’évertuent à interroger les gens de petite vertu. Récemment, le thème traité dans l’une de ces émissions était d’une profondeur à faire blêmir de honte Albert Einstein: « Était-elle enceinte de son mari ou du frère de celui? »
Assise entre deux chaises occupées par des frangins plus du tout copains, la confuse jurait que la semence avait été déposée par l’un des frères, pas le beau mais l’autre. Après un simulacre de bataille fratricide, la bombe tant attendue par un auditoire émoustillé explosa enfin. Le test d’ADN, payé par le studio de télévision, révéla que le véritable père de la petite Rebeccca, âgée de six mois, était…
Tard en soirée
Tard en soirée, on atteint le point cul…minant.
La programmation nocturne est entrecoupée d’annonces publicitaires vantant les mérites visuels de vidéos assez particuliers. On y montre de jeunes filles un tantinet libertines, se trémoussant allègrement devant leurs congénères durant le Spring Break ou le Mardi gras de la Nouvelle-Orléans.
Quant aux canaux payants, ils portent bien leur nom. Diverses positions physiques, horizontalement adoptées en toute absence vestimentaire et sans décence élémentaire, font la joie des voyeurs et le bonheur des diffuseurs.
Dilemme
Tous se rappellent du scandale du Nipplegate, immense controverse découlant de l’apparition-disparition inopinée du sein de la chanteuse Janet Jackson durant un match de football américain. Pourtant, personne ne parle du fait que les États-Unis sont le plus important producteur de films érotiques au monde…
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