Aux États-Unis, on compte environ 6,800 banques commerciales. Parmi les plus connues se trouvent Bank of America, JPMorgan Chase, Wells Fargo et Citibank. Ce grand pays se prétend aussi le maître de l’innovation technologique, notamment au niveau informatique.
Pourtant, il devient de plus en plus risqué de déposer son argent dans une banque américaine…
Fraude bancaire
À cause du volume effarant de transactions bancaires effectuées chaque jour aux USA, le système bancaire fonctionne beaucoup plus sur une base numérique que nominative. Autrement dit, ce qui compte véritablement, ce sont bien plus les numéros (montant du chèque, numéro du compte, numéro de la banque) que les noms (de l’émetteur du moins).
Un jour, la maman de ma progéniture vérifie l’état de son compte bancaire via Internet. Elle constate alors plusieurs débits de 500$ chacun, tous effectués la même journée. Elle en avise aussitôt la banque, qui fait enquête.
Quelques jours plus tard, une « spécialiste » de la sécurité bancaire contacte Suzie. Elle l’informe que des filous ont fabriqué des chèques avec les coordonnées numériques de son compte. En haut à gauche d’un chèque fabriqué, on y trouve le nom et l’adresse d’une société, en apparence légitime. Au bas du chèque, ce sont toutefois les coordonnées bancaires du compte de Suzie qui sont imprimées. Et les fraudeurs ont fabriqué des chèques au nom de diverses sociétés.
La prétendue spécialiste demande alors à Suzie : « Avez-vous dévoilé votre numéro de compte bancaire à quelqu’un? » Et Suzie de répondre : « Oui, à toutes les personnes à qui j’ai remis un chèque… »
Bien sûr, la banque a remboursé Suzie.
Insouciance bancaire
Aux USA, trois numéros sont très importants. Le SSN (Social Security Number) est attribué à tout citoyen et résident permanent américain. Le EIN (Employer Identification Number) est attribué à toute entreprise – américaine ou étrangère – faisant affaires sur le sol américain. Enfin, le ITIN (Individual Tax Identification Number) est attribué à tout étranger devant produire un rapport d’impôt aux USA (ex : pour des revenus d’intérêt américains).
Particularité troublante, chacun de ces numéros comporte neuf chiffres. Mais les chances qu’un numéro SSN et un numéro EIN puissent être confondus au cours d’une seule et même transaction bancaire sont d’environ 1 sur des milliers de milliards.
Dans le compte bancaire de CorpoMax, je remarque qu’une somme de 3,500$ a été retirée. Cette transaction a été effectuée au guichet intérieur d’une succursale de la banque, dans laquelle je n’ai jamais mis les pieds. Mon banquier fait enquête et me rappelle : « Le guichetier de la banque – dans une toute autre ville – a fait erreur. Son client s’est identifié avec son SSN. Or, il s’avère que ce numéro est identique au numéro EIN de CorpoMax.» Le client a tout simplement demandé quel était le solde disponible et a décidé de ponctionner une partie de celui-ci. L’employé de la banque, sûrement bien intentionné mais surtout mal formé, n’y a vu que du feu.
Évidemment, la banque a remboursé CorpoMax.
Secret bancaire
Il est étonnant de constater à quel point le système d’accès au compte bancaire d’une société est facile aux USA, du moins afin d’obtenir des informations sur le contenu de celui-ci. Lorsque vous téléphonez à la banque, le préposé vous demande invariablement votre nom, le nom de votre société, son adresse et le numéro de son compte bancaire. Puis, prétendant vous poser une « Security Question », il vous demande quels sont les quatre derniers chiffres du numéro EIN de votre société.
Bien que la confidentialité du EIN ne soit pas aussi grande que celle du SSN, on ne le propage pas inutilement. Le numéro EIN est rarement indiqué sur les factures des entreprises, sauf les très grandes. On se sent donc en confiance de fournir les 4 derniers chiffres au préposé bancaire.
Le problème, c’est que certains États américains, dont la Floride, dévoilent sur leur site web le numéro EIN des sociétés y faisant affaires…
(À suivre)
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